Vol-au-vent. Comme il est poétique ce mot ! Vol-au-vent, avec ses 2 V comme des ailes de mouettes, je trouve ce petit mot joli, indicateur de légèreté et de liberté, réveilleur de papilles pour les friands de pâte feuilletée toute fine et croustillante garnie de poulet crémeux ! Vol-au-vent, il suffit de prononcer ces 3 petits mots pour avoir l’impression de décoller. On se projette alors dans les airs, planant au gré des brises et des rafales, ne sachant pas forcément où tout ça nous mènera et se
laissant béatement porter. Un voyage dans l’insouciance, pendant lequel on serait débarrassés de nos poids corporels et psychiques. Mais à quels moments trouver et retrouver ces sensations de légèreté, d’insouciance et de liberté qui nous attirent et dont on a besoin de façon chronique ?
Et bien quand on pratique un art, lieu éminent du rêve et du vol-au-vent. Par la poésie, la chanson, la danse, quand ils sont pratiqués sans douleur et dans le respect de ses limites corporelles, et puis en art- thérapie bien sûr, un espace et un temps de vol-au-vent, de retour au rêve, de retour à l’insouciance et à la liberté. En créant, en chantant, en dansant, sans contrainte dans un cadre soutenant et aimant, je laisse respirer ma part d’enfance à la vie jaillissante, je lâche la vapeur, j’ouvre les vannes, je vis, je vais, je vole au vent. C’est comme ça que je vois parmi mes patients des centenaires au bord de leur fin de vie, s’allumer de sourires et de lumière et vibrer de nouvelles étincelles : pendant ces parenthèses de chant, de musique et de poèmes, ils volent au vent et ils en ont tant besoin !