Je rentre d’une escapade bienfaisante dans mes îles de rêve, archipel protégé quiflotte sur les eaux de la Manche à mi-chemin entre la Bretagne et la Normandie.Qu’est-ce que c’est beau ! Je reste fascinée depuis 50 ans par les lumièresprodigieusement changeantes de ce lieu magique. Les saisons y défilent sur unejournée, on se couche différent tous les soirs, rassasié de contemplation, shooté à lapureté de l’air iodé, le corps et l’âme tout vibrants de beau. Cette fois, la météo étaitbrumeuse, extraordinairement calme, pas un souffle, pas la moindre ride sur l’eau,une harmonie totale jusqu’à la confusion entre les gris de la mer et ceux du ciel, à enoublier la ligne d’horizon. Or, naturellement le regard, en tous cas le mien, cherchel’horizon pour s’y poser, pour s’y projeter. Je cherche le relief, les contrastes, lacouleur forte. Quand mer et ciel se fondent et se confondent, l’œil a moins à semettre sous la dent…Et je me disais, posée sur mon caillou les bras autour desgenoux, que de cette absence de contrastes émane une incroyable douceur, qui faitcocon enveloppant, cocon gris clair qui fait du bien, en lumière sobre, en humiditénutritive, en repos pour les sens. On parle de calme plat, pétole, mer d’huile, enbateau on n’avance pas d’un pouce. C’est le sur place, l’ennui, l’attente du zef,l’espoir d’un bon coup de vent. Mais pourquoi ai-je tellement besoin que ça bouge ettant de mal avec l’immobilité ? Ai-je peur de rester momifiée et de mourir là ? A monsens, oui, la peur du vide, du rien, du silence, relèvent d’une peur légitime viscéraleque tout nous échappe et s’arrête. Et c’est assez réaliste je crois d’approcher detemps en temps cette peur profondément humaine. Et si dans le même temps onessayait de goûter à la douceur de ces moments de brume ? Le mélangemélancolie/douceur est tout à fait possible. C’est exactement ce qu’on essaie devivre en atelier d’art-thérapie, la simplicité du sobre, du micro-mouvement en danse,du tout petit son en chant, et dans cette créativité archi simple, on laisse remonter lemélange d’émotions tristes et douces, le cocktail de peur et de joie d’être. Dans cettebrume, on est ensemble, thérapeute et patient, et toutes les météos sont bonnes,sont belles à accueillir ! Les temps de brume sans horizon sont des occasionspropices à la plongée en soi, à la descente aux endroits qui ont besoin d’êtreenveloppés, d’être consolés. Quand le gris ambiant a tendance à nous jeter dans lalassitude et l’ennui, si on essayait d’attraper au passage la douceur de l’instant qui secache quelque part dans notre besace à émois ? Anthracite, ardoise, argent, argile,acier, gris perle, grège, souris et tourterelle, la vie peut être belle sous toutes sesteintes de gris !
La belle brume et ses gris !

La belle brume et ses gris !
Je rentre d’une escapade bienfaisante dans mes îles de rêve, archipel protégé quiflotte sur les eaux de la Manche à mi-chemin entre la Bretagne et la Normandie.Qu’est-ce que c’est beau ! Je reste fascinée depuis 50 ans par les lumièresprodigieusement changeantes de ce lieu magique. Les saisons y défilent sur unejournée, on se couche différent tous les soirs, rassasié de contemplation, shooté à lapureté de l’air iodé, le corps et l’âme tout vibrants de beau. Cette fois, la météo étaitbrumeuse, extraordinairement calme, pas un souffle, pas la moindre ride sur l’eau,une harmonie totale jusqu’à la confusion entre les gris de la mer et ceux du ciel, à enoublier la ligne d’horizon. Or, naturellement le regard, en tous cas le mien, cherchel’horizon pour s’y poser, pour s’y projeter. Je cherche le relief, les contrastes, lacouleur forte. Quand mer et ciel se fondent et se confondent, l’œil a moins à semettre sous la dent…Et je me disais, posée sur mon caillou les bras autour desgenoux, que de cette absence de contrastes émane une incroyable douceur, qui faitcocon enveloppant, cocon gris clair qui fait du bien, en lumière sobre, en humiditénutritive, en repos pour les sens. On parle de calme plat, pétole, mer d’huile, enbateau on n’avance pas d’un pouce. C’est le sur place, l’ennui, l’attente du zef,l’espoir d’un bon coup de vent. Mais pourquoi ai-je tellement besoin que ça bouge ettant de mal avec l’immobilité ? Ai-je peur de rester momifiée et de mourir là ? A monsens, oui, la peur du vide, du rien, du silence, relèvent d’une peur légitime viscéraleque tout nous échappe et s’arrête. Et c’est assez réaliste je crois d’approcher detemps en temps cette peur profondément humaine. Et si dans le même temps onessayait de goûter à la douceur de ces moments de brume ? Le mélangemélancolie/douceur est tout à fait possible. C’est exactement ce qu’on essaie devivre en atelier d’art-thérapie, la simplicité du sobre, du micro-mouvement en danse,du tout petit son en chant, et dans cette créativité archi simple, on laisse remonter lemélange d’émotions tristes et douces, le cocktail de peur et de joie d’être. Dans cettebrume, on est ensemble, thérapeute et patient, et toutes les météos sont bonnes,sont belles à accueillir ! Les temps de brume sans horizon sont des occasionspropices à la plongée en soi, à la descente aux endroits qui ont besoin d’êtreenveloppés, d’être consolés. Quand le gris ambiant a tendance à nous jeter dans lalassitude et l’ennui, si on essayait d’attraper au passage la douceur de l’instant qui secache quelque part dans notre besace à émois ? Anthracite, ardoise, argent, argile,acier, gris perle, grège, souris et tourterelle, la vie peut être belle sous toutes sesteintes de gris !
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