L’acceptation, tout un programme en ce bas monde n’est ce pas  ? Autant il est facileet naturel de consentir à l’amour, à la beauté et à chacun des évènementsjoyeusement doux de nos vies, de recevoir le soleil en pleine face et d’accueillir dansnos bras ceux qu’on affectionne, autant endurer le douloureux et la souffrance estune autre paire de manche… Chaque souffrance est un scandale, mal venu,insupportable, odieux. Face à la souffrance, au mal, à la douleur, le réflexe est delutter, de s’opposer, de se rebeller. On résiste. Or, il se trouve d’expérience que cetterésistance par réflexe, cette posture de combat que nous adoptons en face de ladouleur, corporelle, émotionnelle ou psychique, plutôt que de l’’apaiser, l’intensifie.S’opposer à elle, c’est la nourrir, la nier c’est l’amplifier. Il est sage au contraire, del’accueillir, de l’accepter, de la recevoir consciemment, en méditation pleineconscience par exemple, par la &quot ;respiration au cœur de la douleur grâce à laquelleon développe une sorte d’intimité avec elle, qui conduit au soulagement. Et c’estbouleversant d’être témoin de ceux qui, proches de la mort, font cet ultime travail delente acceptation à la fois intime et corporel… C’est bouleversant de les voir accueillirdans l’amour l’inéluctable qui vient, la diminution de leurs forces jusqu’àl’apaisement…Faire la paix avec son histoire, voilà toute un processus à étapesmultiples, et c’est là tout l’objectif de l’art-thérapie Conscientiser la souffrance vécue,pour lui laisser une place, sa place, et peu à peu lui ouvrir un chemin de sortie : lestraces resteront, les cicatrices, les bleus, la marque des coups, mais la douleur seratranscendée dans une acceptation chargée d’amour…