Tout à l’heure, je roulais d’un centre à l’autre au milieu d’une belle journée de boulot.
Au volant, je projetais mentalement des dates à planifier, j’organisais les jours à
venir, je calculais des temps de trajets, je listais dans ma tête quelques factures à
préparer, je me rappelais les coups de fil à donner, les RV à organiser. Bref, j’étais
comme souvent absorbée par tout un tas de tâches à accomplir, de projets à mener,
de missions pragmatiques à conclure. Dans ces instants, je ne me rends pas compte
que toute ma conscience est concentrée dans mon mental, je ne sais pas que j’ai
quitté l’instant présent, mes ressentis corporels, que je suis en avant de moi, tel un
cheval au galop, dans la projection, dans demain, dans les contraintes à venir plutôt
que dans mes sens ici, maintenant. Je ne sais pas que je suis dispersée, que je ne
suis plus dans l’écoute authentique, attentive et présente au réel. Je n’ai pas non
plus conscience que cette cogitation mentale est en train de consommer une grande
partie de mon énergie corporelle et psychique. Car ces pensées sont truffées
d’excitation positive dans le cas de projections sympathiques, mais aussi très
fréquemment d’inquiétude, d’appréhension, de questionnements anxieux. Quelle
fatigue pour des faits qui n’existent pas encore ! Comme on peut se maltraiter dans
ces états d’agitation mentale ! J’en étais donc là, à mon insu, conduisant en apnée
au milieu de ces pensées, quand sur ma route le mot Baladins est apparu en grosses
lettres bleu-canard. Cette vision m’a ramenée illico au réel. Tout à coup, j’étais là, à
nouveau, ressentant mon corps dans sa posture de chauffeur, voyant la lumière,
entendant le vent par la fenêtre semi ouverte, revenue à la saveur citron-mélisse du
bonbon que je tétais dans mon bec. Tout à coup, je suis réapparue à moi-même et
au monde, respirant là maintenant. La vision poétique de ce mot, Baladins,
évocateur de farce, de bouffonnerie, de comédie ambulante, a déclenché mon
réatterrissage, mon réancrage. Pourquoi donc ? Parce qu’il a touché ma sensibilité
concrète, parce que je le trouve joli, parce qu’il évoque le voyage, la musique, les
danseurs de ballets, le rire, les sons de grelots, les chapeaux coniques et les
collerettes du Moyen-Age ! Ah la respiration ! Merci la poésie ! Ce petit mot Baladins
a fait fonction d’art-thérapie. Car cette descente du mental au cœur, c’est le propre
de l’art-thérapie ! Passer, par le biais artistique, du marmonnage mental, source de
fatigue et d’anxiété, à la simple présence au réel, pleine de cœur et d’empathie dans
une respiration consciente. C’est ce qui se vit en chant-thérapie, en danse-thérapie :
retour sur la piste, reconnexion à l’instant, à soi, aux autres. Quand nous divaguons
dans nos têtes, puissent quelques apparitions bienfaisantes, sous la forme de mots
jolis, déclencher nos retours au réel pour notre plus grand apaisement ! La poésie a
ce pouvoir, mangeons-en ! Que votre semaine soit belle, ancrée dans les corps et les
cœurs !
Baladin, joli mot thérapeutique !
Baladin, joli mot thérapeutique !
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