Bong Joon-Ho a eu une vie avant Parasite, le film qui lui a valu prix, renommée mondiale et reconnaissance du grand public. Le cinéaste coréen avait déjà à son actif le mémorable Memories of Murder, polar génial à la croisée des genres, lorsqu’il réalise The Host. Ce film de 2006, tourné en 35 mm ressort aujourd’hui en copies restaurées dans les bien nommées salles obscures.
Bong Joon-ho joue ici avec la mythologie asiatique du film fantastique en faisant sortir des eaux du Han, le fleuve qui traverse Séoul, un monstre croisement de Godzilla et d’un varan géant qui aurait eu, peut-être, une aventure avec le requin des Dents de la mer ou le célèbre King Kong, mais cela reste à prouver.
Avec Comme une actrice, sa première réalisation, Sébastien Bailly joue, lui aussi, avec le fantastique pour le tirer vers le drame intime.
Anna, comédienne, proche de la cinquantaine, voit son mal être grandir à mesure que le couple qu’elle forme avec Antoine se délite jusqu’à leur séparation après vingt ans de vie commune. Elle s’en va voir une guérisseuse chinoise qui lui donne un élixir dont elle doit respecter scrupuleusement la prescription. « Trois gouttes. Pas plus. Pas moins. »
Tandis qu’elle vient voir son mari, en pleine audition de jeunes actrices pour le premier rôle de la pièce qu’il monte, Anna est prise d’angoisse. Elle dépasse largement la dose prescrite et se rend compte qu’elle peut emprunter l’enveloppe corporelle de la jeune comédienne qu’elle a croisé sur scène. Forte de ce pouvoir, Anna va prendre l’apparence de la jeune et jolie journaliste qui n’a pas laissé Antoine indifférent alors qu’elle l’interviewait.
Ce pouvoir de métamorphose, qu’Anna arrive à maîtriser, a un revers, il l’épuise, affaiblit son corps qui petit à petit se couvre de bleus…