Pourtant réputé grand théoricien et grand prophète de la démocratie, Rousseau a quand même ce passage désespérant dans « Le Contrat social » (1762) : « S’il y avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement. Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes ». En cette période électorale, nos débats sur la gouvernance démocratique semblent aussi désespérants. Deux préoccupations démocratiques semblent souvent se contredire : toutes les sensibilités politiques des citoyens doivent être représentées dans l’organe législateur : le parlement. Autre souci : garantir un minimum de stabilité de l’exécutif : le gouvernement. Les citoyens aujourd’hui en France s’expriment au scrutin uninominal majoritaire à 2 tours par circonscription pour élire les députés, idem pour l’élection au plan national du Président de la République, qui de fait, si ce n’est en droit, est l’un des principaux chefs de l’exécutif.