« Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d’un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rend l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fais l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions », Rousseau « Emile ou de l’éducation livre IV Profession de foi du vicaire savoyard » (1762). Très célèbre et très belle phrase de Rousseau. Pourtant elle ne peut pas plaire à un laïciste pour qui la conscience ne saurait être à ce point de nature divine, même si Rousseau est une grande lumière du siècle des Lumières cher aux laïcistes. Mais cette définition de la conscience par Rousseau peut-elle convenir à un chrétien ? Je ne crois pas, parce que dans cette triomphante définition rousseauiste se noue hélas le malheur de l’humanité. L’homme en effet peut-il se sentir quitte de son devoir moral quand il se déclare sincèrement en paix avec sa conscience ?