Auréolé du Grand Prix et du Prix de la critique internationale au dernier Festival de Cannes, The Zone of interest , le nouveau film de Jonathan Glazer, décrit la vie du commandant nazi Rudolf Höss et de sa femme Hedwig. Les deux époux et leurs cinq enfants se sont construits un petit paradis dans leur belle maison, au grand jardin fleuri et à l’immense serre, situé à quelques mètres seulement de l’entrée du camp de concentration d’Auschwitz, le mur d’enceinte longeant leur terrain. De la présence du camp, seuls peuvent s’apercevoir les hauts des baraquements et des cheminées fumantes. On perçoit aussi le bruit sourd des fours crématoires et quelques clameurs parfois. The Zone of interest expose l’horreur de l’acceptation progressive de l’abjection et l’anéantissement de toute humanité. D’une forme implacable, le film est une plongée en enfer, un enfer ordinaire.
Malik Chibane adapte à l’écran le troisième roman paru en 2016 de Magyd Cherfi, un des créateurs de Zebda, Ma Part de Gaulois . Il a pris quelques libertés avec le récit original, en changeant les noms notamment, Magyd devient Mourad, un élève moyen à la différence de son modèle bien plus à l’aise en classe. A la fois chronique sociale et comédie, le film navigue avec bonheur entre les genres et dont le décor, Toulouse et sa lumière, a joué un rôle capital dans la tonalité et l’ambiance du film.