Anna et Driss forment avec leur deux fils une famille d’accueil. Ils se sont vus confier par l’Aide Sociale à l’Enfance un petit garçon, Simon. Il a été placé chez eux à l’âge de 18 mois, il a six ans maintenant. Simon a su trouver une place dans cette famille : il est devenu un frère, un fils. Au fil du temps, une relation fusionnelle s’est établie entre Anna et le petit garçon. Un jour, la réalité vient inévitablement frapper à la porte de la famille : Eddy souhaite retrouver sa place de père auprès de Simon. Choqué, sa compagne est morte en mettant au monde leur enfant, il se sent désormais prêt pour éduquer son fils, seul. La juge aux affaires familiales statue en ce sens et demande à Anna de préparer l’enfant à leur séparation. Pour elle, c’est un déchirement terrible : elle ne peut se résoudre à laisser partir celui qui l’a toujours appelée « Maman ».
Pour son second long-métrage, Fabien Gorgeart s’est replongé dans son histoire familiale, une tâche difficile et douloureuse. Alors qu’il était pré-ado, sa famille a accueilli un enfant de ses 18 mois à ses six ans. Devenu un membre à part entière de la cellule familiale, lui aussi, comme son double de fiction, devra partir.
Fabien Gorgeart a su s’affranchir du moindre pathos pour questionner avec finesse la filiation et l’attachement. On peut être famille d’accueil et vraie famille, aussi !
Pour commencer un petit retour en arrière sur Vous ne désirez que moi de Claire Simon. Un film qui mérite que les spectateurs se pressent nombreux pour le voir tant sa proposition cinématographique est magnifique.