Même accumulés, même entassés même en amoncellement, même en voie de putréfaction, même allégés du poids de la matière, même désubstantifiés, les objets sont bavards. Les objets portent en négatif les peines de famille, les souvenirs jaunis et le fracas de l’intime Leur accumulation excessive provoque leur ensauvagement et leur hostilité aux humains en ouvrant les portes des ténèbres Les objets parlent la nuit, c’est l’armée des ombres qui se lève après un long sommeil dans un monde parallèle… Ils disent l’indiscible et l’inentendable Leurs amoncellements réduisent l’espace vital de l’humain et le chassent de sa maison Il faut donc alors se reloger au-delà des mots pour échapper à la traque des ombres dans la maison du pire. Face aux conséquences du syndrome de Diogène, il faut tenter de remettre de l’ordre dans le désordre par l’écriture. C’est ce que tente de faire Sabine Bourdel-Cherfi dans son ouvrage Amoncellements paru en 2018 chez Az’art Atelier Editions.